Henry était en nomination cette année aux Oscars dans la catégorie court-métrage. Ce film d'une vingtaine de minutes raconte le désespoir d'un homme aux prises avec la maladie d'Alzheimer. Ses pertes de mémoires, ses souvenirs éclatés, ses questionnements. Je suis très sensible et je ne me sentais pas capable de le regarder. Jusqu'à hier soir. Je me suis installée devant ma tablette et je me suis offert vingt minutes d'espoir, de souffrance, de tristesse, mais aussi, d'une grande humanité.
Le grand talent de Yan England et des comédiens dans ce film c'est de réussir à démontrer autant d'émotions en si peu de temps. De démontrer tout l'amour d'Henry pour sa Maria, leur rencontre, leur vie familiale, l'arrivée de leur fille et le bonheur, la fierté d'être parents. Henry était pianiste. Maria violoniste. La musique est une grande source d'émotions et de bonheur pour tous les deux. Ça l'est aussi pour nous, qui accompagnons Henry dans sa maladie, au fil de ses souvenirs. La musique toujours présente, est magnifique, terriblement touchante.
Ce film en est un d'une grande sensibilité. La façon dont il a été tourné contribue à notre émotion. Henry, perdu dans sa tête, dans ses souvenirs, voit autour de lui les gens qui ont habité sa vie. Il se voit lui-même et revit les plus grands instants de son existence. Le jeune Henry et le Henry vieillissant et malade se côtoient à l'écran, tout au long des idées qu'il tente de remettre en ordre dans sa tête.
La maladie d'Alzheimer, même si on sait ce qu'elle est, demeure quelque chose d'abstrait. Le film nous permet de voir concrètement ce qui peut se passer dans la tête d'un homme malade et la détresse qui l'accompagne quand des bribes de souvenirs arrivent et repartent. Il semble alors impossible de les capturer et de les conserver au fond de soi-même. Ces bribes nous échappent, sans qu'on puisse y faire quoique ce soit...
Le film se termine sur les mots très touchants de Maurice England, le grand-père de Yan, décédé il y a quatre ans.
J'ai toujours aimé Yan England, le réalisateur de ce court-métrage. Je l'ai toujours suivi, au fil des ans. Il a le même âge que moi. De Watatatow aux Rescapés (je me plaisais à le détester dans cette série), il a aussi joué dans Buffy contre les vampires, Ramdam, Ent'Cadieux, Trauma, Les Débrouillards et tant d'autres. En 2011, inspiré par l'histoire de son grand-père, il tourne Henry, avec des comédiens de talent, dont l'excellent Gérard Poirier. Il finance son film de sa poche et tous ceux qui y ont travaillé l'ont fait bénévolement. Henry c'est un vibrant hommage à son grand-père.
En janvier dernier, Yan England apprend à la radio, avec grande émotion, qu'il est en nomination aux Oscars.
Hier soir, on apprenait que le film n'a pas remporté la statuette. Je n'ai pas vu les autres films en nomination, mais c'est avec beaucoup d'émotions que j'ai regardé et aimé Henry, un film qui m'a grandement remuée.
Pour moi, Yan est le grand gagnant de cette soirée. Parce que son film est un condensé d'émotions. Parce qu'il y a tant de travail derrière ce film, beaucoup de vécu aussi. Parce qu'il raconte la vieillesse d'un homme aux prises avec une maladie qui lui échappe complètement et qui le gruge à petit feu. Il a su mettre en images, avec une grande sensibilité et beaucoup de respect, le désespoir de ceux qui perdent l'essence même de ce qu'a été leur vie.
La grande question que se pose Henry alors qu'il perd la mémoire, troublante, terriblement touchante, est triste à pleurer: ai-je été une bonne personne dans ma vie? Sa mémoire n'est plus là pour lui répondre...
Un film à voir absolument. Et je crois que l'on peut être fiers du chemin parcouru par Yan, un jeune réalisateur québécois, qui a su toucher tous ceux qui ont visionné son film.
La bande annonce du film:
On peut visionner ce court-métrage sur Tou.tv.
1. 2013-02-25
Un film profond et très bouleversant qui n,a pas besoin d,une statuette car il est gagnant sur toute la ligne côtés émotions, images, musique et du très bon jeu des acteurs, particulièrement celui de Gérard Poirier dans le rôle titre.
2. 2013-02-25
@Suzanne: je suis d'accord! Même si ça aurait été bien qu'il gagne. Et que j'aurais aimé que ce soit le cas. Gérard Poirier (que j'aime beaucoup comme acteur) est fabuleux dans ce rôle.
3. 2013-03-09
J'ai adoré ce court-métrage et j'ai été boulversée. La maladie des personnes que j'aime me fait peur et j'avais une boule dans le ventre en regardant ce petit film.
4. 2013-03-11
@Kikine: je sais... moi aussi la maladie me fait peur. Mais quel film bouleversant et touchant n'est-ce pas?
1. Par geneviev le 2013-06-29
@Emily: je n'ai jamais connu le dessin animé, mais j'adorais le film que j'ai vu un nombre incalculable ...
2. Par Emily le 2013-06-28
Je n'ai jamais lu cette bande dessinée mais adorant le dessin animé lorsque j'étais petite, j'aimerais ...
3. Par geneviev le 2013-06-27
@Alice: oui c'est toujours une solution! Par contre aucune idée en ce qui concerne les envois. Le problème ...
4. Par geneviev le 2013-06-27
@Minou: moi j'ai l'humour facile. Je ris beaucoup. Je ris facilement. :D Peut-être aussi qu'on n'est ...
5. Par geneviev le 2013-06-27
@Minou: en fait, l'histoire du plat est très approximative et il y a beaucoup de pistes différentes. ...
6. Par geneviev le 2013-06-27
@amiedeplume: c'est amusant je trouve :)
7. Par Alice le 2013-06-26
@Flo:Pour se procurer les livres québécois, vous pouvez essayer via la Librairie du Québec à Paris. Si ...
8. Par amiedeplume le 2013-06-26
Pour ma part, je n'ai pas accroché...