Léon Tolstoï
Folio en deux tomes
2078 pages
Résumés:
Tome 1:
- Ah ! enlevez ces... enlevez donc ces... (Elle désignait les lunettes.)
Pierre les enleva. Son regard n'était pas seulement étrange comme l'est d'ordinaire celui des gens qui enlèvent leurs lunettes, il était apeuré et interrogateur. Pierre voulut se pencher sur la main d'Hélène et la baiser, mais d'un mouvement rapide et brutal de la tête, elle s'empara de ses lèvres et y appuya les siennes. Le visage d'Hélène frappa désagréablement Pierre par son expression égarée.
Tome 2:
-Couchez vous! cria l'aide de camp en se jetant à terre. Le prince André, debout, hésitait. La grenade fumante tournait comme une toupie entre lui et l'aide de camp, à la limite de la prairie et du champ, près d'une touffe d'armoise.
-Est-ce vraiment la mort? se dit le prince André en considérant d'un regard neuf, envieux, l'herbe, l'armoise et le filet de fumée qui s'élevait de la balle noire tourbillonnante. Je ne veux pas, je ne veux pas mourir, j'aime la vie, j'aime cette herbe, cette terre et l'air...
Mon commentaire:
Guerre et Paix est un monument. Au sens littéral comme au sens figuré. C'est un momument par le pavé qu'il nous offre (ou plutôt les pavés...) et par son contenu qui est tellement riche qu'il mérite d'être lu et relu. 2000 pages de descriptions de batailles napoléennes, des intrigues familiales, l'amour, l'amitié, la guerre qui peuvent sembler impressionnantes mais qui valent la peine. Car Guerre et Paix, même s'il s'agit d'un roman touffu, complexe, descriptif, détaillé qui pourrait être indigeste, est tout simplement passionnant. Il faut cependant y mettre le temps et être motivé.
Léon Tolstoï a écrit des chapitres relativement courts et ses deux volumes sont séparés en nombreuses parties, ce qui facilite assurément la lecture. Mon édition (Folio) est agrémentée de dossiers, d'une préface, de notes et d'une notice qui m'ont beaucoup aidée dans ma compréhension de l'époque et de tout ce qui entoure l'écriture (et la traduction) de l'oeuvre. Le second tome contient des notes de Tolstoï lui-même, sur le processus d'écriture de Guerre et Paix et sur son interprétation de l'histoire. J'ai également fait plusieurs recherches pendant ma lecture, à différentes parties du roman. Je pense que c'est une lecture qui doit être active, sinon elle en devient très complexe. On doit comprendre ce que l'on lit et replacer l'histoire dans le cadre historique où elle se déroule. Tolstoï a investi beaucoup de lui-même dans ce roman. Ses écrits méritent donc qu'on y prenne le temps.
Le comte Lev Nikolaïevitch Tolstoï, francisé en Léon Tolstoï (comme c'était la coutume de l'aristocratie russe de franciser les noms et de parler français) est né le 9 septembre 1828 à Iasnaïa Poliana. Ses parents sont décédés à quelques années d'intervalle, alors que les jeunes Tolstoï étaient encore en bas âge. En 1844, Léon Tolstoï entre à l'université, en faculté des langues orientales. Il modifie son parcours scolaire en passant à la faculté de droit avant d'abandonner ses études en 1847. Il partagera ensuite la vie des officiers d'artillerie, écrira des récits caucasiens de son expérience et travaille à son autobiographie romancée, Enfance. Plus tard, il est promu sous-lieutement à l'armée du Danube et affecté à l'armée de Crimée. En 1856, Tolstoï prend sa retraite de l'armée. Il s'installe dans sa ville de naissance, puis ouvrira une école où il instruit lui-même les enfants de ses paysans. Il faut savoir qu'en Russie à cette époque, le servage existe toujours, l'aristocratie ayant souvent de nombreuses terres et des paysans à son service. J'aime à penser que le conte pour enfant que Tolstoï a écrit, intitulé Philipok, est inspiré de son travail auprès des jeunes paysans russes. Mais sa vie pédagogique sera de courte durée. L'école est rapidement fermée. Tolstoï voyagera un peu à l'étranger, avant d'épouser, en 1862, la fille d'un médecin de Moscou, Sophie Andréïevna Bers. Elle a 20 ans. Tolstoï en a 34. La période qui suit est probablement la plus calme dans la vie tourmentée de Tolstoï. Il vit à la campagne, apprécie la vie calme qu'il mène, se passionne pour l'agriculture et débutera l'écriture de Guerre et Paix. Tolstoï a été, toute sa vie durant, tourmenté par diverses questions existentielles. Il en est question dans ses écrits. Il a été critiqué à l'époque pour avoir pris position pour ses paysans, qu'il affranchi et a été surveillé par les autorités à quelques reprises pour ses prises de positions et ses écrits. L'église excommunie Tolstoï après la parution de Résurrection, un texte qui critique la religion et ses établissements. Tolstoï a toujours mis à profit son écriture pour comprendre le monde qui l'entourait et pour critiquer ce qu'il croyait injuste. C'était un homme difficile à cerner, aux croyances nombreuses et à contre-courant de son époque. On ressent son questionnement et sa quête spirituelle dans son écriture. C'était un solitaire excessif, qui était contre la peine capitale, pour la vie et deviendra même végétarien sur le tard. Il pronait la non-violence et le respect de la vie. En 1910, en route vers une destination qui nous est inconnue, Tolstoï tombe malade et mourra 10 jours plus tard.
Guerre et Paix est une fresque historique, racontant en quelque sorte les Guerres Napoléoniennes du point de vue russe. Alternant entre la société aristocratique de l'époque et les épisodes de guerre où tentent de survivre ceux qui sont envoyés au front, Tolstoï mêle à son histoire des considérations philosophiques et spirituelles sur la vie et la place de chacun dans le monde, ainsi que sa perception des Guerres et l'histoire qui les entoure. Il s'agit donc d'un récit touffu et complexe. À travers cinq familles aristocratiques nous assistons à des bals, des liaisons, des problèmes financiers, des jeunes filles qui fréquentent le monde à la recherche d'un mari, des hommes aux prises avec le jeu, l'alcool, des vies désincarnées ou au contraire, très riches. Nous fréquentont le beau monde, les dessous de la franc-maçonnerie, les relations d'une famille à l'autre, que vient perturber l'arrivée de la guerre et le départ au front pour plusieurs jeunes hommes de l'époque. À partir de ce moment, il y a la vie à la guerre, dictée, programmée; et celle de l'aristocratie, empreinte de faux-semblants, où il faut régler des problèmes, jongler avec les finances, gérer un domaine et faire un beau mariage. Tolstoï travaillera de 1863 à 1868 à l'écriture de ce livre. Considéré aujourd'hui comme un roman, il n'en était pas un à l'époque. Tolstoï lui-même ne souhaitait pas qu'on le considère comme tel.
"Qu'est-ce que La Guerre et la Paix? Ce n'est pas un roman, moins encore un poème, moins encore une chronique historique. La Guerre et la Paix est ce qu'a voulu et pu exprimer l'auteur dans la forme où cela s'est exprimé."
On a reproché à Tolstoï sont fatalisme historique, sa théorie qui dit que les décisions personnelles de chacun n'ont pas beaucoup d'importance dans le cours des événements. Guerre et Paix n'est pas un roman où règne la gaieté. Les couples se font et se défont, les mariages sont mal assortis, les Guerres sont difficiles, les intentions ne sont pas toujours très nobles. L'aristocratie cache son lot de zones sombres où il ne fait pas toujours bon aller. Face au comportement de certains de leur contemporains, on peut donc percevoir et comprendre les grands questionnements de certains des personnages face à leur spiritualité et à la place qu'ils ont ici bas. Paru tout d'abord en feuilleton dans la revue Le Messager Russe de 1865 à 1868, Guerre et Paix s'intitulait alors 1805. On constate que Tolstoï savait parfaitement ce qu'il adviendrait de son histoire et quelle ligne il souhaitait lui donner, car l'écriture et la parution en feuilleton se faisaient simultanément. Le livre paru en six volumes en 1869 et fut réduit à quatre volumes en 1873. Dès le début, certains volumes sont déjà épuisés et connaissent des rééditions successives. En 1970 une traduction allemande du texte paraissait déjà. Le succès est instantané. On lit Guerre et Paix partout, on en parle partout, même dans les milieux qui ne sont pas très lettrés. Les critiques et les opinions sur ce livre sont dythirambiques. Mais Tolstoï s'en détourne vite, en disant "...qu'il n'écrira plus jamais de telles sornettes."
Dès le début de ma lecture, ce ne sont pas les considérations politiques ou les grands discours spirituels qui m'ont posés problème, mais bien les personnages. Tolstoï met en scène dans Guerre et Paix une panoplie de personnages, tous partiellement ou abondamment décrits. Ils sont si nombreux qu'il faut parfois s'y reprendre à deux fois avant de savoir qui est qui. Il faut savoir que Tolstoï a mit en scène 559 personnages dans les deux tomes de Guerre et Paix, de la noblesse aux soldats en passant par les valets, des Princes, des pauvres, des commis, des aristocrates, des hommes, des femmes, des enfants, des paysans, etc.
Dans ce roman, les plus importants comme les plus insignifiants ont droit à une description, une mise en contexte, des informations sur leur famille, leur passé, leur apparence physique. Tolstoï élabore abondamment sur chacun d'eux, si bien qu'il est parfois difficile de savoir qui exactement est au centre de l'histoire. Certains ne nous sont présentés qu'une seule fois, alors que d'autres reviennent sporadiquement. Une poignée de personnages sont au coeur du récit. Plusieurs portent également le même prénom et à l'occasion, comme c'était la coutume en russie, on utilise des "surnoms" affectueux pour désigner l'autre. Ce qui fait énormément de noms à se rappeler avant d'avoir suffisamment entamé le roman pour savoir où l'on va et surtout... avec qui! Pour être en mesure de suivre correctement le roman, j'ai collé au début de mon volume une liste des principaux personnages. Cette liste m'a été d'un grand secours au début de ma lecture, avant de me familiariser avec chacun. Je vous la transmet plus bas, si vous souhaitez à votre tour vous lancez dans la lecture de Guerre et Paix. Entre parenthèses, vous trouverez les autres noms et surnoms de ces personnages. À noter qu'il peut y avoir de légères différences selon la langue et l'édition que vous avez entre les mains, mais l'essentiel est là. En italique, il s'agit du lien familial qui unit les personnages au chef de famille.
Liste des principaux personnages de Guerre et Paix
Famille Bezoukhov
Comte Kiril Vladimirovich Bezoukhov
Pierre Bezoukhov (Pyotr, Pétia, Pétroucha, Pétrouchka, Pétegnka) son fils
Famille Kouraguine
Prince Vassili
Prince Anatole, le fils aîné
Prince Ippolite, le fils cadet
Princesse Hélène (Elena, Liolia) sa fille
Famille Bolkonsky
Prince Nicolas Anreyevich (Nikolai, Andrei Bolkonsky)
Prince André (Andrioucha, Andrei, Andreich) son fils
Princesse Marie (Macha, Machégnka) sa fille
Princesse Lise (Lisa), la femme d'André
Prince Nicolas Andreyevich (Nikolai) le fils d'André et Lise
Famille Rostov
Comte Ilya
Comtesse Natacha Rostov (Nathalie, Nathalia, Natachka) sa femme
Comte Nicolas Ilych (Nicolégnka, Nicolouchka, Kolia) le fils aîné
Comte Pierre (Pétia, Pyotr, Pétroucha, Pétrouchka, Pétegnka) le fils cadet
Comtesse Véra, la fille aînée
Comtesse Natacha (Nathalie, Nathalia, Natachka) la fille cadette
Sonia (Sophie) la cousine
Famille Droubetskoï
Princesse Anna Mikhaïlovna Droubetskoï
Prince Boris Droubetskoï, son fils
Les scènes de Guerre mettent également en scène Alexandre 1er et Napoléon, ainsi que d'autres personnages qui ont réellement existés. Lors de la parution de l'ouvrage, nombreux lecteurs tentaient de découvrir qui se cachaient derrière le Prince André par exemple ou derrière d'autres personnages. Derrière la comtesse Natacha se cache Tatiana Bers, la jeune belle-soeur de Tolstoï. Pierre Bézoukhov sera en quelque sorte l'alter-égo de Tolstoï. On ressent bien d'ailleurs toute la réflexion de Tolstoï à travers les questionnements de Pierre et à travers le journal que celui-ci écrit dans le roman. Tolstoï a tenu également son journal, à partir de 1847. Mais pour les autres personnages, comme le dit Tolstoï lui-même:
"André Bolkonsky, comme tout personnage de roman, n'est personne."
Les deux tomes de Guerre et Paix se complètent mais sont aussi très différents. Le premier tome est beaucoup plus romanesque que le second. Il nous raconte les intrigues des différentes familles de l'aristocratie. Il plaira beaucoup plus aux lecteurs qui recherchent avant toute chose du romanesque. Le second tome, même s'il poursuit l'intrigue du premier, penche beaucoup plus du côté philosophique. Plusieurs chapitres débutent par une analyse et des considérations de l'auteur sur les événements qu'il s'apprête à nous raconter. Le ton en est bien différent et se rapproche un peu plus de l'essai que du roman. Tolstoï ajoute à son roman les idées qu'il partage à son lecteur. Il analyse ce qui fait qu'une guerre puisse exister, les enjeux relatifs aux pouvoirs d'un camp et de l'autre, les grands personnages de l'histoire. Il parle aussi du travail des historiens et de son travail à lui. Le second tome peut paraître plus ardu que le premier, mais est tout aussi intéressant, dans un autre style. Ceux qui s'intéressent au côté philosophique de l'auteur et à l'histoire de la guerre préfèreront le second tome.
On retrouve beaucoup de l'auteur dans ce roman colossal. Le premier tome, par exemple, reprend le journal fictif de Pierre, journal qui ressemble étrangement à celui que tenait Tolstoï lui-même. Dans le second tome, Marie tient aussi un journal sur sa vie familial, l'évolution des enfants, l'éducation. On peut voir dans ces écrits un peu de la femme de Tolstoï, Sophie. De nombreuses scènes reprennent aussi les questionnements de l'auteur sur la vie. Une discussion entre Pierre et André donne à voir le combat intérieur qui déchirait Tolstoï par rapport à la vie qu'il menait, versus ses convictions. Beaucoup de scènes parlent aussi d'argent, de la relation des personnages avec l'argent. Une relation qui a beaucoup perturbé Tolstoï tout au long de sa vie et lui a fait remettre en question beaucoup de ses comportements.
Guerre et paix se termine comme il se termine. Sans véritablement de fin, on sait toutefois ce qu'il advient des personnages. Le roman nous offre en quelque sorte une fenêtre sur le monde de plusieurs familles russes pendant la guerre, l'espace de quelques années.
En conclusion...
J'aime Guerre et Paix, que j'ai lu et relu. C'est un texte profondément réaliste, qui peint un portrait des plus détaillés de la condition humaine, des sentiments des hommes et des femmes, des questionnements sur la vie, la mort, l'espoir, les déceptions. On a reproché à Tolstoï ses longues descriptions, on lui reproche souvent la longueur de ce livre. Comme lecteur, il faut se sentir prêt à aborder 2000 pages de descriptions et de sentiments humains, d'analyse et d'histoire. Cependant, Tolstoï décrit ses personnages et son histoire avec un détail et un réalisme troublant. Ce qui peut paraître un obstacle - la longueur - devient, lorsqu'on s'y plonge réellement, un atout précieux pour ce roman très différent de tout ce que j'ai pu lire jusqu'à maintenant. Je ne peux qu'être d'accord avec la citation d'Alain qui disait:
«Lisez, relisez ces pages éternelles. N'espérez pas en trouver ailleurs l'équivalent» (Alain).
Guerre et Paix est un roman qui me reste toujours en tête, qu'il s'agisse de la trame de l'histoire ou des personnages. Tolstoï a su me plonger dans la Russie des guerres Napoléoniennes. Il a su m'apporter nombre de choses à travers son histoire. J'ai du mal à cerner ce que j'aime réellement dans ce roman. Je le trouve passionnant. Il m'emporte. J'aime les personnages, dans leurs espoirs, leurs excès, leurs imperfections.
Je me sens proche de ce roman, puisque sur certains plans la Russie et le Québec ont des points en commun, autant que je me sens dépaysée à le lire. J'y retrouve l'idée romantique que je me fais de la Russie: la neige, les promenades en traîneaux, les noms russes imprononçables. J'y retrouve aussi un certain exotisme, avec toutes ces princesses, ces comtes, ces tsars. J'y retrouve aussi les questionnements et les considérations sur la vie de l'auteur. J'aime me perdre dans ces phrases romanesques, ces événements à n'en plus finir qui s'étalent sur des pages et des pages. Quand je plonge dans Guerre et Paix, je me perds entre ses pages l'espace de quelques heures. Je sais que lorsque je fermerai le livre pour faire autre chose, il restera encore et toujours des centaines de pages à lire. J'aime avoir l'impression que ça ne finira jamais. Quand je suis dans le premier tome, je sais qu'il me restera encore le millier de pages du deuxième. Quand je suis dans le deuxième, je sais qu'il me restera encore beaucoup de mots où m'évader et me perdre.
Guerre et Paix m'a accompagné pendant de nombreuses semaines, à chaque lecture et relecture. Lire ce pavé prend du temps et de l'énergie. Ce n'est pas un texte nécessairement facile, même si l'écriture m'a énormément surprise. Elle est relativement simple à aborder. Le traducteur de mon édition, Boris de Schloezer, qui signe d'ailleurs une brillante préface, a effectué un travail colossal dont on ne peut que louanger le résultat. Des notes réfèrent en fin de volume afin de comprendre toutes les nuances du langage, allant des précisions géographiques aux surnoms donnés familièrement aux personnages. Les passages sur la guerre ou sur les nombreux questionnements de l'existence méritent, malgré leur aspect parfois difficile, qu'on s'y attarde. Tolstoï était un fin psychologue et un écrivain doué pour rendre à merveille les sentiments humains. Il puise au plus profond de l'âme de ses personnages pour en ressortir ce qu'il y a de plus sombre, de plus beau, de plus ambigü, les sentiments les plus vils, l'honneur, la honte et le courage. Le questionnement aussi, surtout. Qu'est-ce que la vie? Que nous apporte-t-elle? Vaut-elle la peine d'être vécue? On ressent à travers Guerre et Paix, les questionnements personnels de Tolstoï. Peut-être parce que lui-même avait une existence difficile, qu'il est à même de décrire merveilleusement bien les tourments de l'âme humaine. Car rien n'est plus difficile à comprendre et à analyser que l'homme. Ce que Tolstoï, à travers plus de 2000 pages, a réussit à faire avec brio.
Quelques extraits:
"Un pas seulement au-delà de cette ligne semblable à celle qui sépare les vivants des morts, et c'est l'inconnu, la souffrance, la mort? Et qu'y a-t-il là-bas?" t.1 p.240
"...que dois-je faire si je n'aspire à rien d'autre qu'à la gloire et à l'amour des hommes" t.1 p.435
"Qui pouvait être là et parler de lui, cela lui était à cette minute complètement indifférent; il était simplement heureux que des gens se fussent arrêtés auprès de lui, et désirait seulement qu'on le secourût, qu'on le fît revenir à la vie, cette vie qui lui semblait si belle, parce qu'à présent il la comprenait tout différemment." t.1 p.479
"Anna Pavlovna continuait à donner des soirées comme seule elle savait en organiser, des soirées où se réunissait, selon sa propre expression, la crème de la véritable bonne société, la fine fleur de l'essence intellectuelle de la société de Pétersbourg. L'attrait de ces soirées ne tenait pas seulement au choix exquis des invités mais à ce qu'Anna Pavlovna leur offrait chaque fois, comme sur un plateau, quelque nouvelle personnalité intéressante, et aussi à ce que nulle part ailleurs on ne pouvait se rendre compte aussi nettement, aussi sûrement, de la température que marquait le thermomètre politique dans les milieux légitimistes de la cour." t.1 p. 59
"Nicolas suivit le premier traîneau; les autres s'ébranlèrent à leur tour en grinçant. Sur le chemin étraoit, on prit d'abord le petit trot. Tant qu'on longea le parc, les ombres des arbres dénudés coupaient fréquemment la route et voilaient la clarté de la lune; mais dès qu'on eut franchi la clôture, la plaine neigeuse , étincelant, comme des diamants aux reflets bleuâtres, s'étendit de toutes parts à l'infini, inondée de lumière." t.1 p. 858
"...il n'y a rien de certain que le néant de tout ce que je comprends et la grandeur de quelque chose d'incompréhensible mais d'essentiel!" t.1 p.482
"Pierre avait pour la première fois connu ce sentiment étrange, enivrant, au palais Slobodsky, quand il découvrir subitement que seule la jouissance que l'on éprouve à y renoncer confère une certaine valeur à la richesse, et au pouvoir, et à la vie, à tout ce que les hommes s'efforcent d'acquérir et de sauvegarder." t.2 p.482
"Nous pensons que dès qu'on nous sort des sentiers familiers, tout est perdu, c'est alors seulement que commence quelque chose de nouveau et de bon." t.2 p.832
En complément:
Je vous invite à partir sur les traces de Tolstoï et à visiter son domaine de Iasnaïa Poliana. L'auteur de ce blogue nous offre en quelque sorte une belle visite guidée.
L'UNESCO propose un texte très intéressant sur le travail de Tolstoï et sur son rapport à l'éducation. C'est un fichier en format pdf, issu de la revue trimestrielle d'éducation comparée Perspectives, que vous pouvez télécharger ici.
1. 2012-07-23
Il est dans ma PAL celui ci et il a l'air génial !!
2. 2012-07-24
J'avais adoré, mais j'avoue à ma grande honte que j'avais sauté quelques descriptions de batailles... Je ne sais pas si je le relirai un jour, par contre, c'est tellement énorme!
3. 2012-07-24
@Sybille: j'espère de tout coeur que tu aimeras! :)
@Grominou: Il n'y a pas de honte à passer ce qui ne nous plaît pas. Pour ma part c'est un livre qui m'a vraiment marquée et que j'aime retrouver :)
4. 2012-07-25
J'ai toujours hésité à l'emprunter à ma maman... Un peu peur des nombreux personnages, de me perdre dans les différents événements. Grâce à ton billet et à ta liste des personnages, je vais peut-être me lancer avant la fin des vacances.
Merci pour ton enthousiasme !
5. 2012-07-30
@Aline: Il faut être motivé, car on ne le se cachera pas, c'est une lecture imposante. Mais ça vaut la peine :) J'espère que tu finiras par te laisser tenter!
6. 2012-07-31
Je l'ai abandonné il y a que quelques jours au profit d'un thriller, en partie car je le lisais sur une tablette, ce qui finalement ne me plaît que moyennement...donc après le très beau et enthousiaste billet que tu nous as écrit, je vais m'y remettre, des que j'aurai fini le thriller !
7. 2012-08-01
@Perrine: ce doit être une brique à lire sur une tablette! J'espère que tu auras envie de le reprendre et que tu y prendras plaisir aussi!
1. Par geneviev le 2013-06-29
@Emily: je n'ai jamais connu le dessin animé, mais j'adorais le film que j'ai vu un nombre incalculable ...
2. Par Emily le 2013-06-28
Je n'ai jamais lu cette bande dessinée mais adorant le dessin animé lorsque j'étais petite, j'aimerais ...
3. Par geneviev le 2013-06-27
@Alice: oui c'est toujours une solution! Par contre aucune idée en ce qui concerne les envois. Le problème ...
4. Par geneviev le 2013-06-27
@Minou: moi j'ai l'humour facile. Je ris beaucoup. Je ris facilement. :D Peut-être aussi qu'on n'est ...
5. Par geneviev le 2013-06-27
@Minou: en fait, l'histoire du plat est très approximative et il y a beaucoup de pistes différentes. ...
6. Par geneviev le 2013-06-27
@amiedeplume: c'est amusant je trouve :)
7. Par Alice le 2013-06-26
@Flo:Pour se procurer les livres québécois, vous pouvez essayer via la Librairie du Québec à Paris. Si ...
8. Par amiedeplume le 2013-06-26
Pour ma part, je n'ai pas accroché...