Emily Carr: célébrité canadienne

Rosemary Neering
Éditions Julienne
61 pages

Résumé:

Célébrités canadiennes: la vie d'Emily Carr

Mon commentaire:

Avant le mois dernier, je ne connaissais pas Emily Carr. J'en suis venue à m'intéresser à elle après avoir lu Révélation brutale de Louise Penny. L'auteur aborde à quelques reprises le travail de cette artiste canadienne née en 1871. J'avais donc très envie de lire quelque chose sur elle. J'ai commandé les deux seules biographies en français que j'ai pu trouver. Celle-ci n'est plus toute jeune, elle est parue quelques années avant ma naissance et fait probablement partie du fond poussiéreux de votre bibliothèque municipale.

Cette biographie est très courte et s'attarde essentiellement sur le parcours de vie d"Emily Carr. Son travail artistique est assez peu abordé, si ce n'est sa façon de peindre qui détonne dans le monde de l'art et sa passion pour les grandes forêts canadiennes, touffues et difficiles à interpréter.

Emily Carr est née à Victoria, en Colombie-britannique. Elle est la huitième d'une famille de neuf enfants. Le père d'Emily était un homme sévère et froid. Emily perd sa mère à l'âge de douze ans. Son père meurt deux ans plus tard. Elle est élevée par ses sœurs plus âgées, qui ne la comprennent pas. Il faut dire qu'Emily a un caractère bien trempé. Elle est têtue, frondeuse, se fiche des conventions et fonce dans la vie pour obtenir ce à quoi elle aspire. Elle n'aime pas les travaux scolaires, mais aspire à étudier l'art. Ce qu'elle fera à San Francisco, Londres, Paris.

C'est par l'entremise de sa sœur Lizzie qu'Emily rencontre une missionnaire qui l'amène dans un petit village indien. Elle passera l'été à faire la connaissance des habitants, à en apprendre plus sur leur façon de vivre.

Emily fonce tête baissée dans le monde, pour arriver à ce à quoi elle aspire. Elle renonce à l'amour pour l'amour de son art. Elle s'intéresse aux totems qui sont en train de disparaître, usés par les intempéries et la vie, pour en conserver une trace à travers ses tableaux et ses croquis. L'auteur parle très peu des Îles de la Reine Charlotte, où Emily Carr immortalisa nombre de totems. J'aurais aimé plus d'informations sur cette période de sa vie. Étonnamment, Emily ne s'intéresse pas à l'histoire, aspect que j'ai du mal à comprendre, étant donné le travail de mémoire qu'elle a accomplit avec ses œuvres, en immortalisant le travail des amérindiens. Cependant, elle aimait les animaux et bien plus souvent leur compagnie plutôt que celle des humains...

Quand sa santé ne lui permit plus de parcourir les forêts et de peindre des heures durant, elle commence à écrire. Elle écrivit des récits, ses mémoires et reçu même le prestigieux Prix du Gouverneur Général en 1941.

Cette biographie est remplie de photos d'archives, reproduites en noir et blanc. On peut donc avoir une bonne idée de la famille Carr et des lieux qu'a fréquenté Emily. L'ouvrage reproduit également plusieurs tableaux, toutefois les images en noir et blanc ne mettent pas du tout en valeur le travail d'Emily. Sa fascination pour la forêt canadienne, sa façon de la peindre et d'aborder ce qu'elle ressent face à son immensité et à sa densité est totalement fascinante. Les tableaux qui en découlent sont très intéressants.

Ma découverte d'Emily Carr est la preuve qu'une lecture en amène une autre et que même la fiction peut nous pousser à découvrir toutes sortes de choses, de gens, d'histoires. Une artiste qui demeure une très belle découverte pour moi. Heureusement, j'ai un second ouvrage sur elle, qui m'attend. Je suis impatiente de le découvrir.

Un extrait:

"Emily sentait que les Indiens savaient des choses à propos de la nature qu'aucun blanc ne pouvait voir et elle s'efforçait de comprendre ce secret." p.18

En complément:

En saison, il est possible de visiter la maison d'Emily Carr.