Andrew Lane
Les premières aventures de Sherlock Holmes t.1
Flammarion
348 pages
Résumé:
« Il ne faut pas se mêler de tous les combats que l'on rencontre sur son chemin, Sherlock. Choisis ceux qui te semblent importants, et laisse le reste aux autres. »
Quand Sherlock s'est retrouvé embarqué dans l'enquête, il ne pensait pas frôler la mort d'aussi près. Une course poursuite haletante s'engage alors...
Mon commentaire:
Voilà un excellent roman jeunesse, un bon pastiche de Sherlock Holmes, que j'ai eu beaucoup de plaisir à lire. La démarche de l'auteur est très simple: donner une enfance et une adolescence à celui qui deviendra le plus grand détective de la littérature policière. Quel genre d'enfant était-il? Comment s'est déroulé son apprentissage? Qui étaient ses amis? Quelles aventures a-t-il vécu? De quelle façon Sherlock Holmes est-il devenu celui qu'il était?
Inquisiteur, curieux, avide d'apprendre, Sherlock est un adolescent très intelligent et particulièrement solitaire. Il n'a pas vraiment d'amis, est étudiant au pensionnat Deepdene, où il s'ennuie et passe la moitié de son temps à tenter de tempérer ses compagnons afin de ne pas recevoir de coups. Il ne s'est jamais senti chez lui au pensionnat et permet à ses compagnons de classe de copier ses travaux pour avoir le sentiment d'être accepté parmi eux.
Les choses changent pour lui quand, à la veille des vacances scolaires, son frère Mycroft vient le chercher pour l'amener passer l'été chez un oncle et une tant que Sherlock n'a jamais vu. Sa mère est souffrante, son père est sur une base militaire et Mycroft travaille à Londres, au gouvernement, et ne peut pas s'occuper de lui. S'il croyait que Deepdene était l'enfer sur terre, il constate que la vie à Holmes Manor n'est pas une sinécure. Sa tante parle constamment, mais ne dit rien. Son oncle lui adresse la parole pour la première fois en lui demandant:
"Et dans quel état est ton âme, mon garçon?"
Sans parler de la présence de Mlle Églantine qui se cache tout le temps dans l'ombre, est totalement déplacée pour une domestique et déteste Sherlock. Pour se désennuyer, Sherlock s'amuse à reclasser les tableaux du hall d'entrée par ordre de laideur (!) L'été sera long!
Son exil lui permettra de se faire un ami, un garçon des rues, orphelin, qui vit sur une péniche. Il s'appelle Matty et lui et Sherlock s'entendent à merveille. Mycroft lui a aussi trouvé un précepteur pour l'été, ce qui n'enchante pas Sherlock, mais ça lui permettra de rencontrer le fabuleux Amyus Crowe, un homme étonnant qui contribuera fortement à apporter à Sherlock une méthode de réflexion, de pensée et de déduction qui lui sera très utile dans son futur métier de détective.
L'arrivée d'Amyus Crowe apporte énormément au roman et ce personnage agit un peu comme un mentor pour Sherlock. Il lui permet d'apprendre à réfléchir, à analyser ce qui l'entoure et à former son caractère pour devenir apte à raisonner avec logique. Il aborde avec Sherlock autant la peinture que la déduction, en passant par les mathématiques, la logique, la médecine, l'art du camouflage. Avec la fille d'Amyus, Virginia, jeune femme au caractère bien trempé qui n'est pas sans rappeler Irene Adler, Sherlock apprend à monter à cheval. Toutes des choses que Sherlock mettra en pratique plus tard, dans ses aventures.
Lorsque l'on retrouve le cadavre d'un homme dans les bois, Sherlock ne peut s'empêcher de chercher des réponses. On croit au retour de la peste ou d'une autre épidémie du même genre car l'homme est défiguré par de virulentes pustules. Sauf que c'est le deuxième cadavre du genre auquel est en quelque sorte confronté Sherlock. Sa curiosité est piquée. Avec l'aide de Matty, puis éventuellement d'Amyus et de Virginia, il se lance sur les traces d'un homme et de toute une organisation au projet machiavélique.
On retrouve beaucoup du Sherlock Holmes d'Arthur Conan Doyle dans ce roman. L'auteur en fait un jeune personnage attachant, sensible aussi, un enfant curieux qu'on a envie de suivre et de voir évoluer. L'histoire est pleine de rebondissements, de méchants, de complots. C'est donc intéressant du point de vue de l'action, en plus d'être un roman bien écrit et apportant de nombreuses informations diverses et variées, puisque Sherlock est en plein apprentissage.
Outre son mentor qui le forme à devenir un homme capable d'analyser et de survivre dans les pires situations grâce à son esprit logique, Sherlock est entouré de quelques personnages que l'on peut relier au canon original. Comme je le disais plus tôt, Virginia est une sorte d'Irene Adler. Sherlock s'attache à elle, puisqu'elle n'est pas comme les autres filles. Elle est sa première amitié féminine. On peut aussi voir en Matty une sorte de John Watson, un compagnon qui le suit et veille sur lui. Matty lui dit même:
"J'ai appris que tu as besoin de quelqu'un qui veille sur toi. Autrement, toutes tes belles idées logiques vont te conduire à une mort certaine." p.341
Le roman regorge de clins d'œil au personnage original. Sherlock, qui a été drogué pendant l'aventure, réfléchit au pouvoir attirant du laudanum... Les prémisses de ce qu'il deviendra plus tard lorsque l'ennui se fera trop difficile à supporter? On aborde aussi les combats à travers l'apprentissage de la boxe. Sherlock l'étudie au pensionnat, mais devra rapidement mettre ses connaissances en pratique dans le feu de l'action. On retrouve un peu la même chose pour les abeilles, que Sherlock apprend à connaître. On sait qu'Arthur Conan Doyle lui a fait prendre sa retraite, plus tard, et en a fait un apiculteur passionné. J'ai aimé qu'on en retrouve les premiers attraits dans ce roman. Je trouve qu'Andrew Lane apporte cet aspect de façon très intéressante, à travers une enquête marquante pour Sherlock.
L'ombre de la mort est le premier tome d'une série. Ce fut une lecture fort amusante, pleine de rebondissements, que j'ai particulièrement aimé. L'écriture m'a plu, les thèmes et la façon d'aborder le personnage de Sherlock Holmes aussi. J'y ai retrouvé le même plaisir qu'avec les romans de Béatrice Nicodème qui, pour sa part, met en scène l'intrépide Wiggins.
J'ai donc très hâte de lire le prochain roman!
Quelques extraits:
"D'après ce qu'il avait compris, il était censé se montrer au petit déjeuner, au déjeuner, au thé de l'après-midi et au dîner, mais il devait manger aussi peu que possible et ne jamais prendre la parole. En sortant de table, il était prié de disparaître jusqu'au repas suivant. C'était ainsi que se passaient ses journées, et cela allait durer jusqu'à ce que son frère vienne le relever de sa peine." p.36
"Ainsi, vous avez risqué votre vie, simplement parce que vous pensiez que les autres avaient tort, et parce que vous vouliez démontrer qu'ils avaient tort." p.180
"Sherlock sourit. Il mourait d'envie de faire valoir qu'il avait eu raison, qu'il avait bien fait, mais il savait que, d'après les règles des adultes, avoir raison comptait peu. Il fallait obéir aux règles." p.186
Date de dernière mise à jour : 2012-11-05
1. Par geneviev le 2013-06-29
@Emily: je n'ai jamais connu le dessin animé, mais j'adorais le film que j'ai vu un nombre incalculable ...
2. Par Emily le 2013-06-28
Je n'ai jamais lu cette bande dessinée mais adorant le dessin animé lorsque j'étais petite, j'aimerais ...
3. Par geneviev le 2013-06-27
@Alice: oui c'est toujours une solution! Par contre aucune idée en ce qui concerne les envois. Le problème ...
4. Par geneviev le 2013-06-27
@Minou: moi j'ai l'humour facile. Je ris beaucoup. Je ris facilement. :D Peut-être aussi qu'on n'est ...
5. Par geneviev le 2013-06-27
@Minou: en fait, l'histoire du plat est très approximative et il y a beaucoup de pistes différentes. ...
6. Par geneviev le 2013-06-27
@amiedeplume: c'est amusant je trouve :)
7. Par Alice le 2013-06-26
@Flo:Pour se procurer les livres québécois, vous pouvez essayer via la Librairie du Québec à Paris. Si ...
8. Par amiedeplume le 2013-06-26
Pour ma part, je n'ai pas accroché...