Le docteur résout l'énigme

Stephen King
Dans le recueil Rêves et cauchemars
Éditions Albin Michel
33 pages pour la nouvelle (de 600 à 633)

Résumé:

Le docteur Watson, fidèle assistant de Sherlock Holmes, raconte la seule enquête qu'il a résolu avant le célèbre détective.

Mon commentaire:

N'en déplaise aux fans de Stephen King (et il sont nombreux): je n'aime pas ses romans. Voilà, c'est dit. King est un auteur que je n'ai jamais pu lire jusqu'au bout. J'ai commencé et abandonné un grand nombre de ses livres. Je n'y retrouve pas du tout cette étincelle qui fait vibrer ceux qui aiment son univers. Je me suis résignée à ne pas accrocher à ses livres. On ne peut pas tout aimer. J'aimerais par contre essayer Colorado Kid, qui a inspiré la série Haven que j'aime bien. Un de ces jours, peut-être...

En ce qui concerne Rêves et cauchemars, je n'ai lu qu'une seule nouvelle du recueil, et j'ai une raison toute personnelle. En cherchant une liste de pastiches de Sherlock Holmes il y a quelques semaines, je suis tombée sur une note qui disait que Stephen King en avait écrit un, sous forme de nouvelle. Grand bonheur, le livre dans laquelle se trouve cette nouvelle était disponible à la bibliothèque. Je l'ai tout de suite emprunté avec curiosité et avec l'intention de ne lire que cette nouvelle-là, le reste du livre me parlant assez peu. C'est donc ce que j'ai fais.

Le docteur résout l'énigme est un pastiche fort agréable à lire. L'histoire est, comme à l'habitude chez Conan Doyle, racontée par le docteur John Watson. La résolution de l'énigme arrive rapidement dans l'histoire et c'est un peu normal puisqu'il s'agit s'une nouvelle. Cependant l'auteur réussit à instaurer des éléments de surprise et une habile trouvaille quant aux motifs du crime commis. On retrouve donc Holmes, Watson et Lestrade en route pour la maison de Lord Albert Hull, un véritable despote qui battait sa femme et humiliait ses trois fils. L'homme a été retrouvé poignardé dans son bureau. C'est l'occasion pour Watson d'être rapidement frappé par un élément qui lui semble une évidence, mais que même Holmes n'a pas remarqué. Il faut dire que le célèbre détective est incommodé par une allergie sévère aux chats... alors que la maison en est pleine. Mouchant et larmoyant, il espère sortir de cet endroit au plus vite, laissant toute latitude au docteur de faire son travail.

J'ai apprécié l'histoire, la façon dont l'auteur traite les relations qui unissent les trois principaux personnages et l'idée de permettre à Watson de prendre de l'avance sur Holmes. J'ai moins aimé certains dialogues qui sonnaient un peu trop familiers à mon goût pour donner l'impression d'avoir été écrit à l'époque de Sherlock Holmes. Est-ce dû à la traduction? Je ne saurais dire. Néanmoins, j'ai eu du plaisir à lire cette histoire donnant un rôle plus important à Watson tout en demeurant, la plupart du temps, dans le même esprit que les nouvelles originales.

Un extrait:

"L'estrade et Holmes me regardaient attentivement, et je compris le sentiment de puissance quasi divine que mon ami devait éprouver, en de tels moments, lorsqu'il expliquait aux autres ce qu'il avait été le seul à comprendre. Néanmoins, je dois le répéter, c'est une sensation que je n'aurais pas aimé ressentir trop souvent. J'ai tendance à penser que le désir de l'éprouver à nouveau aurait pu corrompre la plupart des hommes - des hommes doués d'une force d'âme inférieure à celle que possédait mon éminent ami Sherlock Holmes." p.625