Mel Gosselin
Éditions Phoenix
364 pages
Résumé:
Chassé de son domicile par son frère, Stanislas s'exile à Boston où il se lie d'amitié avec une bande de pickpockets prétendant être à la recherche d'une Terre promise. Et si ces orphelins faisaient en réalité référence à Cétacia? Stanislas soupçonne même leur chef d'être un lointain descendant des cétacés qui habitaient jadis sur la terre ferme... Avec ses nouveaux disciples celui qui se considère comme l'héritier de Cétacia est plus déterminé que jamais à délivrer son peuple. Considérant désormais les êtres humains comme de simples pions qui lui servent à mener à bien sa mission, Stanislas ira jusqu'à s'allier avec un dangereux photographe que l'on dit nécrophile... Mathias sera-t-il le seul capable de raisonner son frère avant qu'il n'aille trop loin? La rupture entre les jumeaux sera-t-elle définitive? Stanilas arrivera-t-il à se pardonner les horribles gestes qu'il a posés?
Mon commentaire:
Après le premier tome, Le fils de la baleine, voici donc la suite des aventures des jumeaux Stanislas et Mathias. Dans ce deuxième et dernier volume, les jumeaux suivent des chemins très différents. On apprend à connaître différemment le petit voyou qu'était Mathias, alors que Stanislas se révèle en fait être très fragile. Cétacia lui a monté à la tête et il est animé d'une grande soif de vengeance, aveuglé par sa croyance sans bornes en cet univers qui lui a tant donné.
Après que Marthias ait fait une découverte sur son frère qui l'a profondément choqué, les deux frères se séparent. Stanislas part pour Boston. Mathias poursuit son travail à la manufacture. Il y rencontre des gens que Stanislas connaissait et découvre la véritable amitié chez ces personnes qui ont été écorchés par la vie. C'est aussi l'heure des confessions pour lui, pour son frère et même pour leur père qui est toujours hospitalisé et qui rencontre une oreille attentive chez une petite fille atteinte du même mal que lui. La misère suinte à chaque page, et c'est avec beaucoup de compassion et d'intérêt que l'on poursuit l'aventure des jumeaux pour enfin connaître la vérité sur Cétacia.
On peut voir beaucoup de liens entre les croyances de Stanislas sur Cétacia, et la Bible, de même que des parallèles entre les différentes légendes de marins, l'histoire de Jonas dans l'Ancien Testament et l'oeuvre de Melville. Tout rappelle ce roman. Cette fois, ce n'est pas Melville qui se retrouvera sur la route des jumeaux, mais plutôt son fils...
Les lecteurs qui s'intéressent aux symboles en trouveront beaucoup dans l'imaginaire de Cétacia. C'est d'ailleurs à mon avis l'aspect le plus intéressant du roman: toute sa symbolique et son univers si particulier. On peut aussi comparer à l'endoctrinement sectaire l'intérêt que porte de plus en plus Stanislas pour Cétacia. On ne le reconnaît plus...
L'histoire des canadiens-français exilés aux États-Unis dans les manufactures est encore très présente dans ce livre. Les enfants qui y travaillent vivent en mode survie et une manifestation pour leurs droits est organisée. Elle se terminera dans un bain de sang...
L'arrivée du personnage de Monsieur White, le photographe, me plaît particulièrement, même si son destin est incertain pendant un bon moment. Sa présence apporte beaucoup au roman et par lui, est aussi abordé l'esclavage et la dualité entre des jumeaux, thème que l'on retrouve fréquemment dans les deux romans de Cétacia, tant Mathias et Stanislas sont différents.
Cette lecture a été très intéressante à plusieurs niveaux. Comme le premier tome, je ne ferai référence qu'à un aspect qui m'a gênée, les dialogues. Ils ne sont pas fluides. Je les trouve souvent un peu empesés, ils manquent de naturel. C'est en fait le seul reproche que je ferais à ce roman. L'auteur n'a certainement pas besoin de leçons quant à l'écriture d'une histoire originale et à l'imaginaire très riche qu'elle emploie. Le mélange des différentes cultures - du manga en passant par la littérature et les légendes - apporte beaucoup à l'histoire et c'est ce qui en fait son intérêt.
Ce roman est classé, selon l'éditeur, 9 ans et plus. Pour ma part, comme il y a plusieurs références de violence et de sacrifices, je le conseillerais plutôt à un public plus averti, comme le premier tome.
Quelques extraits:
"L'humanité doit périr. Une cohabitation entre deux espèces conscientes de leur existence réciproque est théoriquement impossible. La dominance d'un peuple sur l'autre fera périr le plus faible. Ainsi est fait le monde et ainsi sera-t-il toujours." p.280
"L'histoire s'écrit à chaque seconde. La discussion que nous avons présentement fera déjà partie de l'histoire lorsque j'aurai terminé cette phrase. C'est pourquoi je crois qu'il ne fait jamais penser à l'avenir, et terminer tout ce que nous avons entrepris au présent. Le présent, c'est notre seule certitude, tant que nous sommes en vie." p.302
En complément:
Il existe une page Facebook autour du livre, où l'on peut voir des photos racontant l'histoire d'enfants ouvriers des images issus de cosplay autour des personnages et des séances de signature.
Date de dernière mise à jour : 2013-01-12
1. Par geneviev le 2013-06-29
@Emily: je n'ai jamais connu le dessin animé, mais j'adorais le film que j'ai vu un nombre incalculable ...
2. Par Emily le 2013-06-28
Je n'ai jamais lu cette bande dessinée mais adorant le dessin animé lorsque j'étais petite, j'aimerais ...
3. Par geneviev le 2013-06-27
@Alice: oui c'est toujours une solution! Par contre aucune idée en ce qui concerne les envois. Le problème ...
4. Par geneviev le 2013-06-27
@Minou: moi j'ai l'humour facile. Je ris beaucoup. Je ris facilement. :D Peut-être aussi qu'on n'est ...
5. Par geneviev le 2013-06-27
@Minou: en fait, l'histoire du plat est très approximative et il y a beaucoup de pistes différentes. ...
6. Par geneviev le 2013-06-27
@amiedeplume: c'est amusant je trouve :)
7. Par Alice le 2013-06-26
@Flo:Pour se procurer les livres québécois, vous pouvez essayer via la Librairie du Québec à Paris. Si ...
8. Par amiedeplume le 2013-06-26
Pour ma part, je n'ai pas accroché...