Fièvre

FièvreAndrea Barrett
Éditions Autrement
124 pages

Résumé:

En 1847, des milliers d'Irlandais, atteints d'une fièvre mortelle encore mal connue, débarquent chaque jour plus nombreux sur les rives du Saint-Laurent. Ils fuient la famine qui ravage leur pays. Lauchlin, un jeune médecin inexpérimenté, décide de faire face à l'épidémie. Sur le terrain, il découvre une situation désespérée et l'immense souffrance des malades. Une terrible expérience qui, jour après jour, le transforme et le détruit à la fois.

Mon commentaire:

Nous sommes à Grosse-Île, pendant la famine et l'émigration massive d'Irlandais au Québec.

Le jeune médecin Lauchlin, qui a du mal à se forger une clientèle à son cabinet, décide de s'embarquer pour Grosse-Île pour donner un sens à sa vie professionnelle. Ce qu'il voit sur l'île le fait frémir d'horreur. Les bateaux remplis à ras bord de gens tous plus malades les uns des autres, les problèmes pour faire appliquer correctement la quarantaine, les familles que l'ont doit séparer...

On constate l'évolution du médecin, à mesure qu'il côtoie chaque jour l'horreur et les situations désespérées. Les nouveaux arrivants meurent souvent avant que l'on ait le temps de s'occuper d'eux. Ils souffrent tous de la "fièvre des vaisseaux". Le personnel médical de l'île succombe peu à peu à la maladie. Les soignants sont sans ressources, sans aide suffisante, ils manquent de tout.

Dans ce roman, mis à part Lauchlin, évoluent également Susannah, dont Lauchlin est amoureux; le mari de cette dernière, sans cesse mis sur un piedestal; Annie la servante et Nora, une jeune irlandaise souffrante. Ce roman offre en fait le point de vue d'un médecin sur cette période de notre histoire et décrit ce qui a pu se vivre sur l'île. Certains personnages et les grandes lignes de l'histoire sont réels. La façon dont l'histoire est racontée, par l'entremise du journal du jeune Lauchlin, donne au roman un côté criant de réalisme et très poignant. Surtout devant l'incapacité de Lauchlin à sauver le monde et la pauvreté des ressources mises à sa disposition.

Un très bon roman, qui nous plonge dans la détresse humaine la plus vive ainsi qu'au coeur d'une tragédie, la famine en Irlande et l'épidémie de typhus, qui tua des milliers d'Irlandais...

Un extrait:

"6 août 1847. Toujours très chaud - ce temps est insupportable. (...) J'ai porté une femme que j'ai étendue sur l'herbe pour qu'elle bénéficie d'un peu d'ombre en attendant qu'on l'emmène. J'ai porté deux garçons et une fillette, de cinq ou six ans, et un homme de mon âge qui pesait moitié moins que moi. Puis un des employés du Dr Douglas m'a aperçu et il est accouru, irrité et inquiet : on avait besoin de moi à l'hôpital, dans l'un des hangars. Qu'est ce que je fabriquais au bord de l'eau à soulever des corps comme un domestique ? Je suis écartelé. Où que je sois, quoi que je fasse signifie seulement que je néglige un autre endroit où je devrais être et une autre tâche. J'ai renoncé presque entièrement au sommeil et il ne me manque plus."

Commentaires (2)

1. Milly (site web) 2012-10-28

C'est sûr que ce roman doit être captivant et sûrement inspiré de la vrai histoire. Et c'est tout court en plus? 124 pages?

2. allie_ (site web) 2012-10-28

Oui Milly, c'est assez court. Ça se lit bien. J'avais aimé la forme, en journal.

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Date de dernière mise à jour : 2012-10-28