Carlos Ruiz Zafón
Editions Robert Laffont
303 pages
Résumé:
Dans la Barcelone des années 1980, Óscar, quinze ans, a l'habitude de fuir le pensionnat où il est interne. Au cours de l'une de ses escapades, il fait la connaissance de Marina. Fascinée par l'énigme d'une tombe anonyme, Marina entraîne son jeune compagnon dans un cimetière oublié de tous. Qui est la femme venant s'y recueillir ? Et que signifie le papillon noir qui surplombe la pierre tombale ? S'égarant dans les entrailles d'une terrifiante cité souterraine, s'enfonçant dans les coulisses d'un inquiétant théâtre désaffecté, Óscar et Marina réveillent les protagonistes d'une tragédie vieille de plusieurs décennies.
Mon commentaire:
J'ai lu pour la première fois un livre de Carlo Ruiz Zafón en 2004. C'était L'ombre du vent, un livre qui raflait tous les prix sur son passage. J'avais adoré, c'était un coup de cœur pour moi. Étonnamment, je n'ai jamais relu cet auteur, jusqu'au week-end dernier. Une amie m'a proposé de faire de Marina une lecture commune. J'ai accepté. J'aurais dû relire Zafón bien avant. J'aime son écriture. J'aime ses phrases remplies de philosophie. Marina est un roman triste et beau à la fois, mais aussi avec un petit côté fantastique voire presque terrifiant, qui m'a plu.
Je ne peux m'empêcher de faire le rapprochement entre Marina et le Frankenstein de Mary Shelley. Les deux abordent la douleur de la perte et le thème des savants fous qui se prennent pour Dieu. Dans le livre de Zafón, il y a même un personnage qui s'appelle... Mariá Shelley! Un clin d'œil?
L'histoire commence au cimetière de Sarriá, voire même bien avant cela, alors qu'Óscar rencontre Marina. Il a fait une bêtise qu'il doit réparer et rencontre par le même fait le père de celle-ci, Germán. Ce sont eux qui changeront sa vie. Óscar est plutôt solitaire, perdu dans sa tête, dans son imagination. Ses parents l'ont placé en internat et il n'y sort même pas pour Noël. Sa nouvelle famille devient rapidement Marina et Germán.
Un dimanche de septembre, en suivant une mystérieuse dame en noir jusqu'au cimetière de Sarriá, Óscar et Marina ne savent pas dans quelle aventure ils s'embarquent. De vieux souvenirs, une tragédie, un vieil album de photos étranges. Óscar et Marina nagent en plein mystère...
L'histoire a un parfum quelque peu gothique et mêle habilement le mystère et la tragédie, à la relation toute particulière qui unie Óscar et Marina, entre amitié, attachement et amour. Leur rencontre est l'une des plus belles choses qui leur soit arrivée. C'est aussi très triste et émouvant. Plusieurs histoires nous sont racontées au fil des recherches des deux adolescents. L'histoire de Germán est belle et touchante. Je la préfère même à celles qui suivront. Germán est d'ailleurs un personnage que j'aime énormément. Tout comme Óscar, particulièrement vif d'esprit et attachant.
Lorsque l'auteur crée des personnages d'enfants ou d'adolescents, ce sont toujours des jeunes particuliers. Ils ont des réflexions d'adultes, agissent comme tels et même s'ils sont en apprentissage, ils ont une grande maturité. Ils sont bien souvent perçus comme différents par leur entourage. Cette différence me plait puisqu'elle me rapproche un peu de l'enfant que j'ai été.
Un roman que j'ai lu en quelques heures, très rapidement. Le style est accessible, agréable, rempli de petites phrases sur la vie que l'on a envie de noter. J'avais vécu la même expérience avec L'ombre du vent. L'histoire et les secrets mystérieux apportent aventure et étrangeté à ce que vivent Óscar et Marina.
Un roman à la fois terrifiant et remplit de beauté, où Óscar fait l'apprentissage de la vie et tissent des souvenirs, beaux et moins beaux, mais tout de même inoubliables pour le futur.
Une bonne lecture, qui me donne envie de lire d'autres ouvrages de l'auteur.
Quelques extraits:
"C'était mon moment préféré. Trompant la surveillance du gardien, je partais explorer la ville. J'avais pris l'habitude de revenir au collège juste à temps pour le dîner, marchant dans les vieilles rues et les avenues pendant quela nuit tombait autour de moi. Ces longues promenades me donnaient une sensation de liberté enivrante. Mon imagination volait au-dessus des constructions et montait jusqu'au ciel. Pour quelques heures, les rues de Barcelone, l'internat, ma chambre sinistre du quatrième étage s'évanouissaient. Pour quelques heures, avec seulement deux ou trois sous en poche, j'étais l'individu le plus fortuné de l'univers." p.14
"Peindre, c'est écrire avec la lumière." p.70
"Je pourrais peindre mille ans, murmura Salvat sur son lit de mort. Et je ne changerais pas un iota à la barbarie, à l'ignorance et à la bestialité des hommes. La beauté n'est qu'un souffle opposé au vent de la réalité..." p.71
"Toute la géographie, la trigonométrie et l'arithmétique du monde ne servent à rien si tu n'apprends pas à penser par toi-même. Et ça, aucun collège ne te l'enseigne. Ce n'est pas dans le programme." p.77
"Parfois, les choses les plus réelles ne se passent qu'en imagination. Nous ne nous souvenons que de ce qui n'est jamais arrivé." p.108
1. 2012-11-21
Tout à fait d'accord avec toi, Allie : angoissant et rempli de beauté, comme tu dis. J'ai lu ce roman le jour d'Halloween, cette année, et j'ai également été conquise !
2. 2012-11-23
@FondantOchocolat: Je devais le lire pour Halloween! Finalement notre lecture avait été repoussée un peu. Mais c'est un très beau livre, en plus d'offrir une atmosphère très inquiètant! J'ai aimé!
3. 2012-11-25
J'avais adoré L'ombre du vent, et je m'étais promis de lire tous les livres de ce grand auteur. Marina en fait partie. Je suis contente d'avoir ton avis et j'ai hâte de le lire !! A bientôt !
Laure (Zeblug).
4. 2012-11-25
@Laure: Comme toi, je l'ai découvert avec son premier livre, L'ombre du vent. Je pense lire ses autres, maintenant que j'ai lu et aimé Marina... :)
1. Par geneviev le 2013-06-29
@Emily: je n'ai jamais connu le dessin animé, mais j'adorais le film que j'ai vu un nombre incalculable ...
2. Par Emily le 2013-06-28
Je n'ai jamais lu cette bande dessinée mais adorant le dessin animé lorsque j'étais petite, j'aimerais ...
3. Par geneviev le 2013-06-27
@Alice: oui c'est toujours une solution! Par contre aucune idée en ce qui concerne les envois. Le problème ...
4. Par geneviev le 2013-06-27
@Minou: moi j'ai l'humour facile. Je ris beaucoup. Je ris facilement. :D Peut-être aussi qu'on n'est ...
5. Par geneviev le 2013-06-27
@Minou: en fait, l'histoire du plat est très approximative et il y a beaucoup de pistes différentes. ...
6. Par geneviev le 2013-06-27
@amiedeplume: c'est amusant je trouve :)
7. Par Alice le 2013-06-26
@Flo:Pour se procurer les livres québécois, vous pouvez essayer via la Librairie du Québec à Paris. Si ...
8. Par amiedeplume le 2013-06-26
Pour ma part, je n'ai pas accroché...